la filière française des huiles essentielles de plantes à parfum

Plantes à parfum

Publié dans La filière

Les Plantes à Parfum couvrent 20 000 hectares, essentiellement de la Lavande et du Lavandin cultivés dans les Alpes de Haute Provence, le Vaucluse et la Drôme ; les Roses de mai, le Jasmin, la feuille de Violette et la fleur d’Oranger Bigaradier dans la région de Grasse. (Source cpparm)

La lavande et le lavandin sont deux productions emblématiques et traditionnelles de Provence depuis des décennies. D’abord cueillies au début du 20ème siècle, puis cultivées, ces lavandes offrent une multitude de bienfaits.

La sauge sclarée est la troisième production locale de plantes à parfum après le lavandin et la lavande, elle est cultivée pour l'huile essentielle et pour le sclaréol.

 

Lavandin

Nom commun : Lavandinfiliere-plantes-parfum-lavande-lavandin

Nom botanique : Lavandula angustifolia Mill. X Lavandula latifolia Medikus

Variétés : grosso, sumian, abrial et super.

Signes distinctifs : Dans un champ de lavandin, chaque plant est identique à son voisin car il est multiplié par bouturage, ce qui en pleine floraison donne l’illusion de vagues bleues très régulières. Le lavandin est un hybride naturel, particulièrement vigoureux, issu du croisement (pollinisation des abeilles) entre la lavande fine et la lavande aspic. Le lavandin est cultivé entre 200 m et 700 m et jusqu’à 1 000 m d’altitude. Localisées en Provence, la production de lavandin s’élève à 16 000 ha.

Production : Environ 1 000 tonnes d’huile essentielle par an, fleurs et bouquets.

Rendement : 1 hectare de lavandin produit environ 100 kg d’huile essentielle.

Floraison : de mi-juin à mi-août  selon le secteur de production

Usages : savons, lessives, détergence, parfums et parfums d’ambiance.

Le Lavandin est un hybride naturel de la Lavande fine et de la Lavande aspic, c’est la première production de la filière française.

La variété Grosso représente 12 000 hectares, le Super et l’Abrial, 1 200 hectares chacun, le Sumian 700 hectares. Le Sud-Est de la France (Alpes-de-Haute-Provence, Vaucluse et Drôme) détient 95 % des 16 000 hectares de Lavandins.

Le principal bassin de production est le Plateau de Valensole ; il représente plus du tiers des superficies, mais aussi plus de la moitié des volumes produits. Le fonctionnement des exploitations de ce bassin est basé sur l’association de la culture du Blé Dur et du Lavandin. Le Lavandin est la base de l’économie de ce bassin.

Les superficies recensées dans la vallée du Rhône représentent quant à elles, 20% du total des superficies en Lavandin. Toutefois sur ce secteur, de nombreuses autres spéculations sont pratiquées (Vigne, Cultures Maraîchères, Trufficulture….), le Lavandin économiquement n’occupe qu’une place secondaire.

Les autres bassins de production, les Baronnies, le bassin de Banon, le Plateau de Sault se caractérisent par des exploitations qui trouvent leur équilibre autour de l’élevage, et de la Lavande et du Lavandin. Les Céréales bien que présentes, restent très peu compétitives !

Lorsque l’élevage est absent, les Plantes à Parfum sont le pivot de l’exploitation.
La récolte totale en Lavandins s’établit approximativement à un niveau d'environ 1 000 tonnes toutes variétés confondues alors que la part des quantités produites en variétés dites « secondaires » tend à diminuer au profit du Grosso.

(Source : Cpparm)

L’huile essentielle de lavandin

L’huile essentielle de lavandin est destinée à la parfumerie industrielle. Son coût de production plus faible justifie son utilisation dans les produits d’entretien. Cette production est principalement destinée aux lessiviers, la parfumerie n’en utilisant qu’une faible part.

Les acheteurs les plus importants sont de grands groupes internationaux spécialisés dans les produits d’entretien, d’hygiène et de beauté. L’huile essentielle n’est pas nécessairement utilisée pour des produits « à la lavande » : elle a la propriété de dissimuler les mauvaises odeurs naturelles des poudres de lessive.

Même si certaines marques associent produits naturels et produits de synthèse et même si le parfum est un argument de vente, l’huile essentielle de lavandin est sévèrement concurrencée par des produits chimiques.

Le marché des parfums d’intérieur et des désodorisants d’ambiance (aérosols, bougies, mèches, brûle-parfums, encens…) par contre utilisent  des produits parfumants avec de l’huile essentielle de lavandin.

Concernant l’utilisation de l’huile essentielle de lavandin dans le secteur médicinale, elle représente une faible quantité. Elle est le plus souvent utilisée par voie externe dans les produits antiseptiques dermiques pour le nettoyage de la peau et des muqueuses.

 

Lavande

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Nom commun : - Lavande de population : issue de semis, chaque plant est génétiquement différent.

Nom botanique : Lavandula angustifolia Mill.

Quelques variétés de lavande de population : Rapido, Carla

Quelques variétés de lavandes clonales : Maillette et Matheronne

Lavande sélectionnée ou clonale : issue de boutures prélevées sur un même plant d’origine. La lavande peut avoir été sélectionnée afin d’améliorer sa vigueur, ses rendements en huile essentielle. Le même individu choisi pour ses qualités est reproduit à l’identique.

©CRIEPPAM

Signes distinctifs : La couleur des plants varie du blanc bleuté au bleu intense. Chaque plant est génétiquement différent de son voisin. La lavande fine pousse naturellement dans la montagne sèche méditerranéenne. Elle est cultivée entre 600 m et 1 400 m d’altitude. Elle peut être cueillie.

Production  : 70 tonnes d’huile essentielle par an, fleurs et bouquets.

Rendement : 1 hectare de lavande produit environ 15 kg d’huile essentielle pour une lavande de population et environ 40 kg pour une lavande clonale.

Usages : parfumerie fine, pharmacie, cosmétique et aromathérapie.

Signe officiel de qualité : AOP huile essentielle de  lavande de Haute-Provence (garanties d’origine et de qualité).

La lavande est cultivée sur approximativement 3 500 ha dans les mêmes départements que le Lavandin.
Si les superficies se sont fortement développées jusqu’en 2005, elles ont eu tendance à régresser depuis, sous l’effet des sècheresses successives mais aussi du phénomène de dépérissement conséquence de l’action d’un phytoplasme.

Le Vaucluse détient les plus importantes superficies en Lavande de population, même si cette spécificité française a tendance à disparaitre au profit des Lavandes clonales principalement implantées dans les Alpes de Haute Provence.

La production nationale qui était montée à près de 90 tonnes en 2005 est d’environ 47  tonnes en 2012.

 

Sauge sclarée

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Nom commun : La sauge sclarée,

Nom botanique : Salvia sclarea L.,

Plante bisannuelle ou vivace de la famille des Lamiacées. Mesurant de 40 à 100 cm, elle fleurit en Juin. Très odorante, elle renferme de l’huile essentielle dans les poils glanduleux de sa partie supérieure (tige, feuille et fleur).

Elle est cultivée en France sur une zone allant du Sud de la Drôme jusqu’à Valensole en Haute Provence, faisant intervenir environ 130 producteurs sur un total de 1000 Ha. C’est la troisième production locale de plantes à parfum après le lavandin  et la lavande.

©CPPARM

Usage : La sauge sclarée est cultivée pour l'huile essentielle et pour le sclaréol (voir ci-dessous). La plante doit passer au moins un hiver au stade rosette pour pouvoir fleurir. La sauge sclarée est une culture qui s'intègre bien dans une rotation avec une céréale (blé dur par exemple) et de la lavande ou du lavandin.   

Un hectare de sauge sclarée permet d’obtenir un rendement en biomasse de 3 à 5 tonnes en sec et de 10 à 15 tonnes en frais.

Rendement :il varie de 10 à 30 kilogrammes par hectare. La teneur en sclaréol est de 1 à 2% de la matière sèche. Ainsi un hectare de culture permet d’obtenir entre 30 et 50 kg de sclaréol. 

La sauge sclarée est produite sur une surface bio + conversion de 198 ha en 2012.

(Sources : données « observatoire de l’Agriculture Biologique de l’Agence Bio ; Crieppam)

Utilisations

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Plusieurs extraits naturels sont élaborés à partir de la sauge sclarée :

  • Pour des petits volumes : extraction aux solvants volatiles de la sauge fraîche séchée pour fabriquer la concrète puis reprise à l’éthanol pour obtenir l’absolue, utilisée en parfumerie fine (d’où les appellations suivantes Concrète Parfumerie et Absolue Parfumerie).
  • Pour le cas le plus fréquent : d’une part l’huile essentielle obtenue par distillation à la vapeur d’eau de la plante et d’autre part une concrète obtenue par extraction aux solvants de la paille récupérée après distillation.

L' intérêt de cette concrète ainsi obtenue, même dépourvue de sa partie volatile odorante, est de contenir une proportion importante de sclaréol, proche de 50%. En effet le sclaréol est un diterpène complexe naturel qui sert en grande partie de molécule de base à l’hémisynthèse de l’Ambrox ou Ambroxan.

Cette dernière molécule, naturellement présente en faible quantité dans l’Ambre gris issu de cachalot, est l’une des grandes découvertes qui a marqué la chimie organique du XXème siècle appliquée au domaine de la Parfumerie (Firmenich 1950). Elle est caractérisée par une noble odeur ambrée, boisée, sèche et une grande puissance olfactive et diffusive, même à très faibles dilutions.

Au début employée en Parfumerie fine, elle a très vite montré ses performances en parfumerie fonctionnelle, où elle est, depuis les années 1980, toujours de plus en plus utilisée. C’est pourquoi le marché du sclaréol est un secteur très porteur.

(Source : Crieppam)

 

Autres Plantes à Parfum

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Les plantes à parfum de Grasse : la rose de mai, le jasmin et la violette constituent la palette des parfums originaires de la région de Grasse. Ces productions sont en déclin car très concurrencées par les importations des pays africains, de la Turquie… L’industrie des parfums grassois demeure en croissance.

Les récoltes 2013 de fleur d’oranger bigaradier et de rose de mai devraient rester à des niveaux proches de ceux de 2012, soit respectivement 4 tonnes et 80 tonnes.

Pour la feuille de violette, les récoltes restent orientées à la baisse (33 tonnes en 2012, soit - 62 % par rapport à 2011). Le report de stock et la concurrence de la concrète, notamment égyptienne, y compris au plan qualitatif, fragilisent cette production. Pour autant la récolte 2013, estimée à 45 tonnes, pourrait être légèrement supérieure si les rendements en feuilles et extractions sont correctes.

© CPPARM

La récolte 2012 de jasmin a représenté entre 10 et 11 tonnes de fleurs. Ce volume devrait être reconduit pour la récolte 2013. Le potentiel de production pourrait fournir de plus grandes quantités, mais les difficultés d’organisation de la cueillette ne le permettent pas, avec une main d’oeuvre difficile à trouver d’autant plus que la floraison est étalée sur une longue période (récolte pénible et quotidienne de mi-juillet à mi-novembre).

 

 

source FranceAgriMer